Lorsque l’on apprend la musique, les noms des notes — do, ré, mi, fa, sol, la, si — deviennent rapidement familiers. Mais avez-vous déjà pris un moment pour vous demander d'où viennent ces noms ?

Les notes telles que nous les connaissons dans les pays latins remontent au XIème siècle. C'est Guido d'Arrezzo, un moine bénédictin qui les mit en place comme un moyen mnémotechnique facilitant l'apprentissage du chant. Chaque note correspond à la première syllabe des phrases d'un hymne bien connu à l'époque : l'hymne à Saint Jean Baptiste.

Cela donne les notes : ut, ré, mi, fa, sol, la.
La note si, dont le nom est composé avec les deux initiales du dernier vers de l'hymne, Sancte Iohannes, a été ajoutée à la fin du XVIe siècle. Cet ajout a été attribué à divers auteurs, notamment à Anselme de Flandres.
L’ut a été transformé plus tard en do, plus facile à énoncer en solfiant. On trouve des traces de ce changement dans les écrits de Giovanni Maria Bononcini, au XVIIe siècle. (d’autres sources suggèrent cependant que le do serait plus ancien et viendrait de la première syllabe du mot latin Dominus.)
Et dans les pays anglo-saxons ?
Les anglo-saxons utilisent des lettres pour nommer les notes, un système hérité de la Grèce antique.
Les anglais utilisent les premières lettres de l'alphabet : A (la), B (si), C (do), D (ré), E (mi), F (fa), G (sol).
Le système germanique est légèrement différent : le B représente le si bémol et le si bécarre est représenté par H.
Pourquoi cette subtilité ?
Le si a été, dans la théorie médiévale, le seul degré de la gamme admettant une altération et pouvant donc prendre deux formes : bémol, c'est-à-dire b « mou » (« moll » en allemand) ou bécarre, c'est-à-dire b carré, « dur ».

Ce papyrus grec qui date de 200 av JC représente un fragment de la tragédie Oreste écrite par Eurypide.
En plus d'un passage de chant pour chœur, le fragment comporte des lettres écrits au-dessus des lignes des paroles. Ces lettres sont des symboles vocaux et instrumentaux, ancêtres de nos notes de musique.
On a retrouvé très peu de documents de ce type, comportant des traces de notation musicale ancienne !